Bab El Had

Une porte défensive almohade entre histoire militaire et vie urbaine

Une position stratégique au sud de la médina

Construite à la fin du XIIe siècle sous le règne du calife Yaacoub El Mansour, Bab al-Had est la seule porte almohade donnant accès à la partie sud de la médina. Située à environ un kilomètre au nord de Bab Rouah, elle constituait une pièce maîtresse dans le dispositif défensif du Ribat al-Fath.
Son nom, « porte du Dimanche », vient du marché hebdomadaire (souk el-Had) qui se tenait autrefois à proximité.

Une architecture défensive évolutive

La porte adopte un plan de bastion carré (22,10 × 23 m) flanqué de deux tours à pans coupés.
L’ouverture principale, en arc brisé outrepassé de 3,69 m de haut, a été réduite en 1814 (1229 AH) par le sultan Moulay Souleiman, comme le rappelle l’inscription encore visible :

« Louange à Dieu, cette porte a été restaurée par le Commandeur des Croyants, Maoulana Soulaiman en l’an 1229 AH ».

Initialement conçue comme un système défensif complexe avec coudes, la porte a ensuite été redressée pour faciliter la circulation.

Organisation intérieure et éléments décoratifs

L’intérieur se compose de trois salles en enfilade :

1. Une salle carrée à voûte d’arête,
2. Une cour à ciel ouvert,
3. Une salle couverte d’une coupole hémisphérique sur pendentifs.

Cette organisation, typique des portes fortifiées almohades, permettait un contrôle efficace des flux tout en ralentissant les assaillants.

 Une porte restaurée, entre patrimoine vivant et modernité

Bab al-Had a fait l’objet d’une importante restauration dans le cadre du programme « Rabat, Ville Lumière – Capitale marocaine de la Culture » (2014-2018).
Elle conserve aujourd’hui sa valeur patrimoniale, tout en s’inscrivant dans une dynamique de revitalisation culturelle de la médina de Rabat.