Site archéologique Al Basra
AL BASRA DE L’OCCIDENT MUSULMAN
Al-Basra, capitale provinciale médiévale, occupait un emplacement stratégique sur une route commerciale reliant Fès, Sebta et Tanger. Ses ruines, encore visibles aujourd’hui près de Souk al-Arbâ en direction d’Ouezzane, se situent à environ 40 km de l’océan Atlantique et à une vingtaine de kilomètres au sud d’al-Qasr al-Kabir. Fondée à la fin du VIIIᵉ siècle par les émirs idrissides, cette ville florissante bénéficiait d’un territoire fertile et devint une résidence princière de renom. Il est probable qu’elle ait été édifiée sur un site antique, empruntant son nom à la fameuse Basra d’Orient.
Les multiples identités d’une cité fertile
Au fil des siècles, al-Basra a été désignée par plusieurs noms symboliques par les géographes arabes : « Basrat al-Kattan », évoquant l’usage du lin comme monnaie par ses premiers habitants ; « al-Hamrā’ », en lien avec la couleur rouge de son sol ; et « Basrat al-Alban », pour souligner l’abondance laitière de la région. Ces appellations reflètent la diversité économique, géographique et agro-pastorale qui caractérisait la ville entre le IXᵉ et le XIIᵉ siècle.
Un rôle pivot dans les réseaux commerciaux
Positionnée au cœur des échanges entre le Rif, le Ghomara et les routes méditerranéennes, al-Basra était un acteur essentiel de l’économie régionale. Elle bénéficiait de deux ports atlantiques stratégiques, où accostaient des navires venant des contrées de l’Occident musulman. Ces installations maritimes la reliaient efficacement aux circuits commerciaux internationaux et renforçaient son influence économique. Parmi les deux accès maritimes, le port de Merja az-Zarga, situé à 40 km de la ville, jouait un rôle crucial. Cette lagune naturelle de 9 km sur 5 km, décrite dans les textes sous le nom de Bouhayrat Ariagh, communiquait avec l’Atlantique via un chenal sinueux. Les caravanes commerciales transportaient des marchandises entre la cité et le port en traversant des plaines facilement accessibles, tandis que les navires exportaient les productions agricoles locales vers les marchés internationaux.
Une ville bien organisée et prospère
Les fouilles archéologiques révèlent une ville de 35 hectares entourée de murailles dont certains vestiges mesurent jusqu’à 242 mètres dans la partie nord-ouest. Dotée de dix portes, al-Basra possédait une grande mosquée, des bains, des citernes d’eau, un cimetière, ainsi que des habitations. La présence d’un atelier de frappe monétaire témoigne de son autonomie économique et de sa prospérité, notamment durant la période idrisside.
Al-Basra, un symbole de dynamisme médiéval
Al-Basra incarne une cité marocaine prospère, connectée à la fois à son hinterland agricole et aux routes maritimes atlantiques. Entre le IXᵉ et le XIIᵉ siècle, elle se démarquait par son influence économique, sa diversité de productions et ses infrastructures avancées, représentant un véritable jalon de l’histoire médiévale du Maroc.
Tour Location
Galerie
Reviews
Partagez votre expérience ! Dites-nous ce qui vous a marqué lors de votre visite et aidez d'autres voyageurs à découvrir ces merveilles.