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Conventions Internationales

La préservation du patrimoine culturel et naturel est un enjeu universel qui a conduit à l’adoption de la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1972. Ce texte fondateur établit un cadre juridique et international pour la protection des sites d’exception, qu’ils soient naturels, culturels ou mixtes. Grâce à cette convention, plus d’un millier de sites à travers le monde bénéficient d’une reconnaissance et d’un accompagnement en matière de conservation.

L’un des principes majeurs de cette convention est la notion de valeur universelle exceptionnelle (VUE). Un site inscrit sur la Liste du patrimoine mondial doit posséder une importance qui dépasse les frontières nationales et représenter un héritage précieux pour l’humanité. Ce statut engage les États signataires à garantir la préservation et la transmission de ces lieux aux générations futures, en adoptant des mesures adaptées à leur sauvegarde et à leur mise en valeur.

Le Maroc est un acteur clé dans cette dynamique avec plusieurs sites classés, dont la médina de Rabat, reconnue pour sa richesse architecturale et son histoire fascinante. L’UNESCO soutient ces sites à travers des fonds, des expertises et des collaborations internationales, favorisant ainsi la pérennité de ce patrimoine unique. Toutefois, l’inscription au patrimoine mondial n’est pas une fin en soi : elle exige un engagement constant pour assurer la conservation et le respect des critères définis.

En tant que capitale marocaine, Rabat incarne parfaitement l’alliance entre modernité et héritage, illustrant l’impact positif des conventions internationales sur la préservation du patrimoine.

Convention de 1972 concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel

Adoptée par l’UNESCO le 16 novembre 1972, cette convention vise à identifier, protéger et conserver les sites culturels et naturels d’importance universelle et ratifié par le Maroc le  28 octobre 1975.

  1. Objectifs
  • Préserver les biens culturels et naturels présentant une valeur universelle exceptionnelle.
  • Encourager la coopération internationale pour leur protection.
  • Sensibiliser les États et les populations à l’importance du patrimoine.
  1. Types de patrimoine protégés
  • Patrimoine culturel : monuments, ensembles architecturaux et sites ayant une valeur historique, artistique ou scientifique.
  • Patrimoine naturel : formations géologiques, habitats d’espèces menacées et sites présentant une beauté ou une importance écologique exceptionnelle.
  1. Principaux mécanismes
  • Liste du patrimoine mondial : recense les sites protégés et établit des critères de sélection stricts.
  • Fonds du patrimoine mondial : finance les actions de préservation dans les pays ayant des ressources limitées.
  • Obligations des États parties : chaque pays doit assurer la protection des sites inscrits sur son territoire.
  1. Mesures de protection
  • Suivi régulier de l’état des sites.
  • Possibilité d’inscrire un site sur la Liste du patrimoine en péril en cas de menaces graves (conflits, catastrophes naturelles, urbanisation incontrôlée, etc.).

Cette convention est aujourd’hui l’un des instruments internationaux les plus influents en matière de préservation du patrimoine mondial.

Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel

Adoptée par l’UNESCO le 17 octobre 2003, et ratifié par le Maroc le 6 juillet 2006. Cette convention vise à protéger et promouvoir le patrimoine culturel immatériel (PCI).

  1. Définition du patrimoine culturel immatériel

Le PCI comprend :

  • Les traditions et expressions orales (contes, légendes, langues).
  • Les arts du spectacle (musique, danse, théâtre).
  • Les pratiques sociales, rituels et événements festifs.
  • Les connaissances et pratiques liées à la nature et à l’univers.
  • Les savoir-faire artisanaux.
  1. Objectifs
  • Assurer la protection et la transmission du patrimoine immatériel aux générations futures.
  • Sensibiliser les populations à l’importance du PCI.
  • Encourager la coopération internationale en matière de sauvegarde.
  1. Principaux mécanismes
  • Inventaires nationaux : chaque État doit recenser et documenter son patrimoine immatériel.
  • Listes du patrimoine immatériel :
    • Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
    • Liste du patrimoine nécessitant une sauvegarde urgente.
  • Fonds pour la sauvegarde du patrimoine immatériel : aide financière aux pays en difficulté.
  1. Rôle des communautés
  • Les communautés locales sont au cœur du processus de sauvegarde.
  • Elles doivent être impliquées dans l’identification, la transmission et la valorisation du patrimoine.

Cette convention a permis de renforcer la reconnaissance du patrimoine immatériel et de mettre en valeur des pratiques culturelles essentielles à l’identité des peuples.

Convention de 2001 sur la protection du patrimoine culturel subaquatique

Adoptée par l’UNESCO le 2 novembre 2001, cette convention vise à protéger le patrimoine culturel subaquatiquecontre les pillages, les destructions et les exploitations commerciales abusives. Le Maroc a ratifié cette convention le 20 avril 2011.

  1. Définition du patrimoine culturel subaquatique

La convention protège tous les vestiges humains immergés depuis au moins 100 ans, notamment :

  • Les épaves de navires et d’avions.
  • Les villes et sites engloutis.
  • Les objets, structures et vestiges archéologiques sous-marins.
  1. Objectifs
  • Préserver ces biens pour leur valeur historique, culturelle et scientifique.
  • Lutter contre les fouilles illégales et le pillage des sites sous-marins.
  • Encourager la coopération internationale pour leur protection.
  1. Principes fondamentaux
  • Interdiction de l’exploitation commerciale : les objets ne peuvent être vendus ni dispersés.
  • Priorité à la conservation in situ : les sites doivent être protégés sur place autant que possible.
  • Encouragement de la recherche scientifique : les explorations doivent suivre des méthodes archéologiques rigoureuses.
  • Coopération entre États : les pays doivent échanger des informations et lutter ensemble contre le pillage.
  1. Mécanismes de mise en œuvre
  • Création d’autorités nationales pour superviser la protection du patrimoine subaquatique.
  • Surveillance et contrôle des fouilles et interventions en milieu sous-marin.
  • Sensibilisation du public et formation des spécialistes en archéologie subaquatique.

Cette convention est essentielle pour empêcher l’exploitation commerciale du patrimoine subaquatique et promouvoir sa protection scientifique et culturelle.

Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles

Adoptée par l’UNESCO le 20 octobre 2005, et ratifiée par le Maroc le 4 juin 2013.cette convention vise à préserver, promouvoir et favoriser la diversité des expressions culturelles à l’échelle mondiale.

  1. Objectifs
  • Protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles.
  • Reconnaître le droit souverain des États à élaborer des politiques culturelles adaptées.
  • Favoriser la coopération internationale pour soutenir les industries culturelles.
  • Garantir un accès équitable à la culture et aux expressions artistiques.
  1. Principes fondamentaux
  • Respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
  • Reconnaissance du caractère distinctif des biens et services culturels, qui ne sont pas de simples marchandises.
  • Importance du dialogue interculturel pour renforcer la compréhension mutuelle.
  • Complémentarité entre diversité culturelle et développement durable.
  1. Mécanismes de mise en œuvre
  • Mise en place de politiques culturelles nationales pour soutenir la création et la diffusion des œuvres culturelles.
  • Fonds international pour la diversité culturelle (FIDC), qui aide les pays en développement à financer des projets culturels.
  • Encouragement de la coopération internationale, notamment pour la circulation des artistes et des productions culturelles.
  • Suivi et évaluation de la mise en œuvre de la convention par les États parties.

Cette convention renforce le rôle de la culture comme facteur de développement, d’inclusion et de dialogue entre les peuples, tout en protégeant les expressions culturelles face aux risques de standardisation.

Convention de 1954 sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé (Convention de La Haye)

Adoptée par l’UNESCO le 14 mai 1954, à la suite des destructions massives de la Seconde Guerre mondiale, cette convention vise à protéger le patrimoine culturel en temps de guerre. Le Maroc a ratifié cette convention le 30 août 1968.

  1. Objectifs
  • Préserver les monuments, œuvres d’art, sites archéologiques, archives et bibliothèques en cas de conflit armé.
  • Empêcher l’utilisation des biens culturels à des fins militaires.
  • Faciliter la coopération internationale pour prévenir la destruction du patrimoine.
  1. Principes fondamentaux
  • Obligation de protection : les États doivent prendre des mesures pour protéger leur patrimoine en temps de paix et de guerre.
  • Interdiction des attaques contre les biens culturels, sauf en cas d’extrême nécessité militaire.
  • Interdiction du pillage, du vol et de l’appropriation des biens culturels.
  • Marquage des biens culturels avec l’emblème de la convention (bouclier bleu) pour les identifier et éviter les dommages.
  1. Mécanismes de mise en œuvre
  • Création d’une Liste internationale des biens culturels sous protection spéciale.
  • Protocole additionnel de 1954 : interdit l’exportation des biens culturels depuis les territoires occupés.
  • Deuxième Protocole de 1999 : renforce les sanctions contre les violations de la convention et crée un statut de protection renforcée pour certains sites.

Cette convention constitue le premier instrument juridique international dédié à la protection du patrimoine culturel en période de conflit et reste une référence essentielle en droit international humanitaire.

Convention de 1970 sur les moyens d’interdire et de prévenir l’importation, l’exportation et le transfert illicite des biens culturels

doptée par l’UNESCO le 14 novembre 1970, cette convention vise à lutter contre le trafic illicite des biens culturels en renforçant la coopération entre États. Le Maroc a ratifié cette convention le 30 janvier 2003.

  1. Objectifs
  • Empêcher le vol, l’exportation illégale et le commerce illicite des biens culturels.
  • Encourager la restitution des objets volés à leur pays d’origine.
  • Renforcer la coopération internationale pour la protection du patrimoine culturel.
  1. Principes fondamentaux
  • Chaque État doit établir des lois strictes pour encadrer l’exportation des biens culturels.
  • Obligation pour les musées et collectionneurs de vérifier l’origine légale des objets acquis.
  • Interdiction de l’acquisition de biens culturels volés ou exportés illégalement.
  • Droit de restitution des biens culturels illégalement sortis d’un pays après l’entrée en vigueur de la convention.
  1. Mécanismes de mise en œuvre
  • Inventaires et documentation pour mieux identifier les objets culturels protégés.
  • Mesures douanières pour contrôler les mouvements des biens culturels.
  • Sensibilisation et coopération entre États, organisations internationales et institutions culturelles.
  • Possibilité pour un État de demander la restitution d’un bien volé ou exporté illicitement.

Cette convention constitue un outil essentiel dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels, en garantissant leur préservation et leur restitution aux communautés d’origine.

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