Bâtiment mitoyen du Parlement

S’élevant à l’angle de l’avenue Mohammed V et de la rue at-Taïf, cet édifice, dont l’origine remonterait très probablement à une période antérieure à 1924, incarne l’une des expressions les plus représentatives de l’architecture urbaine de la rive ouest de l’avenue. Sur trois niveaux, il présente deux façades d’une composition rigoureusement harmonisée, illustrant l’élégance propre à cette époque.

Dès le rez-de-chaussée, un portique imposant s’avance vers la rue, soutenu par de robustes piliers rectangulaires, empruntant le vocabulaire architectural aux bâtiments avoisinants. Sur la façade principale, tournée vers l’avenue, un puissant encorbellement axial anime la composition, s’étendant sur trois travées et conférant à l’ensemble un relief vertical saisissant.

Au premier étage, se sont de hautes fenêtres jumelées. Au-dessus, siègent des portes-fenêtres cintrées par des arcs surbaissés. Celles-ci s’ouvrent sur des balcons soutenus par de solides consoles et ornés par de délicates balustrades en fer forgé. Le troisième niveau reprend cette trame ordonnancée, mais en substituant aux arcs surbaissés des arcs plein cintre, amplifiant ainsi la solennité de l’ensemble.

Dans la travée centrale de l’encorbellement, les baies, en retrait marqué, accentuent la profondeur des volumes. Le balcon du second étage se distingue par la présence de deux puissantes consoles latérales, richement décorées dans leurs intrados de quart d’arcs festonnés, conférant à l’ensemble une finesse ornementale subtile. Plus haut, le balcon du troisième étage se pare de colonnettes jumelées, encadrant élégamment l’espace et couronnant la composition avec raffinement.

La façade latérale faisant face à la gare, reprend le même vocabulaire architectural, bien que son encorbellement soit ici limité aux deuxièmes travées, ce qui permet la création, au dernier étage, d’une galerie rythmée par six doubles colonnettes qui parcoure le reste de l’étage sommital.

Enfin, la silhouette de l’édifice s’achève avec une corniche supérieure admirablement animée par l’alternance régulière de modillons et de consoles. Ce couronnement subtil scelle avec grâce l’union parfaite entre monumentalité et délicatesse décorative.