Gare ferroviaire de Rabat-ville

La gare de Rabat-Ville s’impose dès son inauguration en 1923 comme une réalisation architecturale d’exception, largement saluée par la critique de l’époque pour son esthétique et son originalité stylistique. Œuvre de l’architecte Adrien Laforgue, figure influente de l’architecture du début du 20e siècle au Maroc, l’édifice incarne une volonté explicite de conjuguer les éléments du patrimoine marocain avec les principes formels et décoratifs de l’Art déco.

Son architecture se distingue par une façade néo-mauresque, marquée par une image volumétrique, dominée par un corps principal dédié au hall avec double hauteur à l’entrée. Cette dernière est un grand porche cadré par deux colonnes art-déco qui portent un grand auvent. Le corps central est plus haut que les deux ailes dominantes. La façade principale est symétrique ; sa partie supérieure est aveugle mais elle déploie des formes géométriques simples s’inspirant des méandres ornant les corbeilles des chapiteaux maroco-andalous. Les matériaux de construction dominants sont : la maçonnerie, le béton armé, le marbre le zellige avec une place de choix accordé à la ferronnerie d’art.

Plus qu’un édifice avant-gardiste pour son époque, la gare de Rabat-Ville a joué un rôle déterminant dans l’essor économique et social de la capitale, devenant rapidement une porte d’entrée incontournable pour les voyageurs et les marchandises. Au fil des décennies, elle s’est imposée comme un repère urbain essentiel et un symbole indélébile de l’identité de la ville. Malgré les modernisations nécessaires, son âme architecturale et sa valeur patrimoniale ont été préservées, assurant sa place au cœur de l’évolution de Rabat. Aujourd’hui encore, elle demeure un élément incontournable du dynamisme que connaît la capitale.